Brèves de palier

On a testé pour vous – Le Nikon Z8 dans le caisson Nauticam

Il y a 6 mois

Nicolas Rémy, photographe professionnel basé en Australie et fondateur du club et de l’école de photographie sous-marine en ligne The Underwater Club, vous fait part de son test très complet du Nikon Z8 dans le caisson Nauticam.

Avantage : l’un des meilleurs systèmes AF sur n’importe quel appareil photo (suivi, faible luminosité) ; le viseur électronique est meilleur qu’un viseur optique dans des conditions de faible luminosité et ressemble à un reflex numérique sous une lumière ambiante forte ; l’ensemble Z 24-50 mm et WWL-C constituent une solution compacte offrant une excellente qualité d’image ; personnalisation flexible des commandes, accessibles via huit leviers ergonomiques sur le
boîtier Nauticam ; la batterie dure deux plongées.
Inconvénients : vitesse maximale de synchronisation du flash de seulement 1/200 s ; mise au point lente sous la lumière rouge ; se concentre parfois sur les particules flottantes dans des scénarios grand angle à faible visibilité.

Ce n’est un secret pour personne que le Nikon D850 est considéré comme étant l’un des reflex numériques les plus performants pour la photographie sous-marine. Si l’on considère la fréquence à laquelle l’appareil photo a été à l’origine de prises de vue gagnantes en compétition, le D850 pourrait bien encore être l’appareil photo plein format numéro 1 parmi les photographes sous-marins confirmés. Il n’est donc pas surprenant que de nombreux utilisateurs du D850 (et du D500) aient conservé leurs fidèles reflex numériques, en attendant que Nikon lance un appareil photo sans miroir qui pourrait vraiment surpasser l’ancienne garde pour les défis spécifiques de la photographie sous-marine. Avec l’arrivée du Nikon Z9, de nombreux photographes équipés de reflex numériques, moi y compris, étaient optimistes quant au fait que l’attente était enfin terminée.

Lorsque j’ai eu l’occasion de tester le Z9 dans le boîtier de Nauticam, j’ai trouvé que le nouvel appareil photo hybride phare de Nikon était une mise à niveau très convaincante, offrant des performances de mise au point automatique bien améliorées par rapport à mes reflex numériques Nikon et offrant une meilleure expérience globale. En revanche, le poids et la taille de ce boîtier professionnel full frame ne conviennent pas à tout le monde, avant même de considérer le prix exorbitant. Ainsi, lorsque Nikon a annoncé le Z8, avec un boîtier de taille similaire à celui du D850 mais promettant des performances du niveau du Z9, il semblait que les prières des photographes en Nikon avaient été exaucées. Avec des spécifications presque identiques à celles du Z9, le nouvel appareil photo semblait presque trop beau pour être vrai, n’est-ce pas ?

Pour découvrir comment le Z8 s’est comporté sous l’eau, j’ai passé 35 heures sur une période de cinq semaines à plonger l’appareil photo dans un boîtier Nauticam NA-Z8 dans les eaux tempérées de Sydney, en Australie, des eaux parfois difficiles avec une visibilité variable, de 4 à 20 mètres.

Nicolas Rémy avec le Nikon Z8 dans le boîtier Nauticam NA-Z8 et l’objectif grand angle Nauticam WWL-C et deux flashs Ikelite DS230. © Léna Rémy

Présentation du Nikon Z8

Le Z8 a été largement présenté comme un « mini Z9 » et le « véritable successeur » de l’estimé D850. Je ne pense pas qu’Internet ait besoin d’une énième liste des spécifications du Z8, je vais donc plutôt me concentrer sur les spécifications clés pour la photographie sous-marine, en comparant le nouveau venu avec le D850 et avec le Z9. L’autofocus, le viseur électronique, la durée de vie de la batterie et les capacités vidéo sont tous des sujets importants, ils seront donc abordés plus en détail dans les sections suivantes, tout comme le choix des objectifs.

Nikon Z8 contre Nikon D850

Le Z8 a pratiquement la même taille que le D850, mais est environ 10 % plus léger. Ils disposent tous deux d’un capteur plein format de 45,7MP, et la qualité d’image est très similaire, à l’exception de la plage dynamique, où le D850 fait un peu mieux sur le papier (14,8EV contre 14,2EV pour le Z8). Pour mettre les choses en perspective, 14,2 EV reste un score très élevé, et j’étais pleinement satisfait des fichiers Z8 et de la façon dont je pouvais récupérer les détails dans les hautes lumières et les ombres.

Les requins de Port Jackson à l’envers pendant l’accouplement. Leurs ventres sont facilement surexposés et j’ai cru que mes flashs les avaient brûlés. Les fichiers Z8 sont cependant très malléables et j’ai pu récupérer tous les détails en post-traitement (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50mm f/4-6.3 à 34mm, Nauticam WWL-C, 2 flashs Ikelite DS230, f/13, 1/80s, 320 ISO). © Nicolas Rémy

Au rayon autofocus, le Z8 apporte des améliorations significatives : 493 points couvrant 90 % du cadre, contre 153 points et une couverture de cadre de 21 % pour le D850. De plus, chacun des 493 points AF du Z8 peut faire la mise au point dans des conditions de faible luminosité de –7EV, contre – 4EV pour le point AF central du D850. En d’autres termes, le Z8 devrait continuer à faire la mise au point dans des conditions 16 fois plus sombres que celles que le D850 peut gérer.

Un autre avantage du Z8 est la vitesse de prise de vue en rafale : il est capable de prendre des photos en RAW pleine résolution à 20 ips sur de longues périodes, alors que le D850 atteint un maximum de 7 ips. J’ai trouvé cette vitesse de prise de vue en continu plus élevée, pratique pour les otaries à fourrure et les sujets super macro en mouvement. En termes d’autonomie de la batterie, le D850 présente un net avantage sur le Z8 et sur tous les appareils photo sans miroir, offrant bien plus de 1 000 prises de vue avec une seule charge. En comparaison, selon les évaluations CIPA, le Z8 permet 340 prises de vue par charge si vous utilisez l’écran LCD arrière et 330 prises de vue si vous utilisez le viseur (voir dans la 2ème partie les chiffres réels dans l’eau).

La prise de vue à 20 ips m’a permis d’obtenir une photo lorsque l’otarie à fourrure ultra-rapide et le plongeur étaient bien équilibrés dans la composition (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mm f/4-6.3 à 50 mm, Nauticam WWL- C, lumière ambiante, f/11, 1/640s, ISO 1800). © Nicolas Rémy

Un point majeur contre le Z8 (et de même, le Z9) est sa vitesse de synchronisation maximale du flash de 1/200 s, contre 1/250 s pour le D850. Même si j’ai trouvé que le 1/200 s était suffisant pour photographier dans des eaux tempérées, lorsque j’ai emmené le Z9 en mer Rouge, j’aurai souhaité à plusieurs reprises une vitesse d’obturation plus élevée. J’ai fini par fermer mon ouverture et augmenter la puissance du flash à la place.

Le viseur électronique constitue un changement important pour toute personne venant d’un reflex comme le D850 ou le D500. Cependant, le Z9 possède l’un des meilleurs viseurs électroniques du marché (nous en parlerons plus tard), et j’ai senti que le viseur électronique du Z8 fonctionnait de manière identique. Pour la photographie sous-marine, les nombreux avantages du viseur électronique du Z8 l’emportent largement sur les deux points négatifs que j’ai notés (voir ci-dessous).

Enfin, il convient de mentionner que tous les objectifs bénéficient d’une stabilisation intégrée au boîtier sur le Z8, alors que celle-ci était spécifique à l’objectif sur le D850. Les capacités vidéo du Z8 sont bien supérieures à celles du D850 – nous en reparlerons plus tard.

Red-fingered anglerfish (Porophryne erythrodactylus). (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 105mm f/2.8, Flash Retra Pro, f/14, 1/200s, ISO 640). © Nicolas Rémy

Nikon Z8 contre Nikon Z9

Sur le papier, le Nikon Z8 est quasi identique au Z9 à bien des égards. Je n’ai trouvé que quatre différences pertinentes pour la photographie sous-marine. Tout d’abord, il est environ 30 % plus petit et 430 g plus léger que le Z9. Deuxièmement, la durée de vie de la batterie est nettement plus courte, ce qui n’est pas surprenant puisque la batterie EN-EL15c du Z8 a une capacité de 16 Wh, soit environ 45 % des 36 Wh de la batterie EN-EL18d du Z9. Troisièmement, en termes d’emplacements pour carte mémoire, le Z8 propose un emplacement CFexpress (type B) et un emplacement pour carte SD (UHS-II), tandis que le Z9 dispose de deux emplacements CFexpress (type B). Les cinéastes professionnels pourraient y voir un inconvénient, mais en tant que photographe sous-marin itinérant, je préfère de loin pouvoir continuer à utiliser mes anciennes cartes SD et laisser le lecteur de carte CFexpress à la maison ; comme beaucoup d’ordinateurs portables, le mien dispose d’un lecteur de carte SD intégré. Mes anciennes cartes SD ne m’empêcheront pas de filmer deux ou trois secondes de rafales RAW à 20 ips (le Z8 a un énorme tampon, comme le Z9) et je suis toujours capable d’enregistrer des clips vidéo 4K/60p en qualité 8 bits. Quatrième et dernier point, j’ai trouvé des différences subtiles dans le suivi de la mise au point automatique, qui sont détaillées dans la section Mise au point automatique.

Labre bleu de l’Est (Achoerodus viridis). (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mm f/4-6,3 à 31 mm, Nauticam WWL-C, double flash Ikelite DS230, f/13, 1/50s, ISO 320). © Nicolas Rémy

Nikon Z8 pour la vidéo

Je suis avant tout un photographe et je ne peux que commenter brièvement le Nikon Z8 en tant qu’outil de réalisation cinématographique. Cependant, j’ai commencé à filmer des vidéos avec le Z9, et maintenant le Z8, et je me suis retrouvé à filmer de courts clips toutes les deux plongées, car ces caméras rendaient les choses particulièrement simples, en comparaison avec un reflex numérique, pour trois raisons.

Premièrement, je pouvais passer des images fixes à la vidéo sans détourner les yeux du viseur électronique. Il me suffisait d’appuyer sur un interrupteur (pouce droit sur le boîtier du Nauticam) et je pouvais commencer à filmer en 4K ou 8K en poussant un levier idéalement placé sous mon pouce gauche. Deuxièmement, j’ai trouvé que le mode de mise au point automatique « à temps plein » (AF-F) fonctionnait plutôt bien lors de la capture de courtes vidéos grand angle. Je ne m’attendais pas à cela, car l’expérience précédente avec un reflex numérique m’a appris qu’on ne pouvait tout simplement pas faire confiance à la mise au point automatique lors d’un tournage sous l’eau, car l’appareil photo commençait à « pomper » à tout moment, rendant les images inexploitables. Troisièmement, la stabilisation d’image intégrée au boîtier fonctionne également pendant le tournage, et j’ai trouvé mes clips vidéo étonnamment stables.

Dans l’ensemble, malgré mon expérience limitée en matière de tournage, il était évident à quel point il fallait peu d’efforts ou de temps pour enregistrer des courts métrages qui me plaisaient, entre deux prises de vue. Prendre de bons clips vidéo « à l’arrache » semble plus réalisable que jamais, et je pense maintenant que je devrais me procurer des phares vidéo. Gardez à l’esprit que le Z8 échoue souvent à équilibrer les blancs à plus de 15 mètres.

Batterie plus que suffisante pour 2 plongées bien remplies

Avec les reflex numériques, nous avons l’habitude de mesurer la durée de vie de la batterie en fonction du nombre de prises de vue, mais j’ai trouvé que le Z8 et le Z9 se concentrent davantage sur la durée d’utilisation : combien de temps vous laissez le viseur ou l’écran LCD allumé, à quelle fréquence vous faites la mise au point, que ce soit vous utilisez le suivi continu, la quantité de vidéo que vous enregistrez, etc.

“Le Z8 couvrira confortablement deux plongées, en utilisant le viseur tout le temps (luminosité réglée sur -3), en prenant principalement des photos avec le suivi AF continu et la reconnaissance des animaux activés, et en enregistrant quelques courts clips vidéo en 4K/60p et 8 bits”.

D’après mon expérience, le Z8 couvrira confortablement deux plongées, en utilisant le viseur tout le temps (luminosité réglée sur -3), en prenant principalement des photos avec le suivi AF continu et la reconnaissance des animaux activés, et en enregistrant quelques courts clips vidéo en 4K/60p et 8 bits.

Pour arriver à cette conclusion, j’ai enregistré un certain nombre de mes plongées avec le Z8, qui se sont toutes déroulées dans une eau à 16-17°C (61°-63°F).

2h30 de plongée macro/super-macro, 250 clichés, 10% de batterie restante.
2h30 de plongée grand angle, 250 clichés, 10% de batterie restante.
2h20 de plongée grand angle, 290 clichés et quelques vidéos, 24% de batterie restante.
2h20 de plongée macro/EMWL, 350 prises de vues, 2min40 de clips vidéo, 27% de batterie
restante.
2h35 de plongée portraits de poissons, 230 clichés, batterie complètement épuisée.
2h00 de plongée grand angle avec des phoques, avec tirs en rafale par moments, 300 tirs,
38% de batterie restante.
1h20 de plongée grand angle avec des phoques mais moins chargé, 190 clichés, 71% de
batterie restante.
2h20 de plongée macro/EMWL, 230 clichés, 35% de batterie restante.
1h40 de plongée de nuit macro/EMWL, 190 clichés, 47% de batterie restante.
2h50 de plongée grand angle, 390 clichés et 42sec de vidéo, 5% de batterie restante.

Une mise en garde importante : bien que le Z8 accepte les batteries EN-EL15a du D850, vous devez
acheter la dernière version EN-EL15c pour obtenir les performances ci-dessus.

Dans l’ensemble, il ne faut pas beaucoup d’efforts pour sécher rapidement le caisson, l’ouvrir, changer les piles, puis le mettre en dépression, pour que le contrôle sous vide confirme qu’il est toujours étanche. Pour ceux qui n’aiment pas ouvrir leur boîtier en journée, Nauticam vient de sortir une connectique de chargement USB-C qui permet de recharger la batterie des appareils photo compatibles (comme le Z8) sans ouvrir le caisson.

Une expérience de viseur riche pour des plongées plus agréables

Je ne pouvais pas départager le viseur électronique du Z8 de celui du Z9, ce qui est une fantastique nouvelle, car c’est l’un des meilleurs du marché. Dans l’ensemble, c’est un bien meilleur outil pour la photographie sous-marine que le viseur optique du D850.

Si vous débutez dans l’hybride, lisez mon avis sur le Z9, rédigé du point de vue d’un utilisateur de reflex numérique s’adaptant à un nouveau paradigme. Je discute longuement des avantages qu’apporte le viseur électronique du Z9, et tout ce qu’il contient s’applique également au Z8. Pour les besoins de cet examen, vous trouverez ci-dessous les principaux points à retenir sur le viseur
électronique du Z8.

Je ne pouvais pas départager le viseur électronique du Z8 de celui du Z9, ce qui est une fantastique nouvelle, car c’est l’un des meilleurs du marché. Dans l’ensemble, c’est un bien meilleur outil pour la photographie sous-marine que le viseur optique du D850.

Premièrement, lorsqu’il y a beaucoup de lumière ambiante, la visée semble vraiment « réaliste », ce qui signifie qu’il est difficile de le différencier d’un bon viseur optique. Cela résulte de la combinaison
de la haute résolution (3,69 millions de points) et du taux de rafraîchissement impressionnant (120 Hz), qui est maintenu pendant la mise au point. Lorsqu’il fait plus sombre, l’écran s’ajuste pour faciliter la visualisation et le cadrage de vos sujets. Comme tout viseur électronique, il peut s’avérer difficile de voir à la fois votre premier plan et votre arrière-plan lorsque vous cadrez une scène très contrastée.

Pensez à photographier au soleil avec un premier plan sombre. J’ai remarqué que mon arrière-plan était tronqué à l’occasion, mais j’ai quand même pu voir les éléments clés et composer mes photos.

C’est le genre de scène très contrastée où un viseur électronique ne peut pas tout vous montrer. J’étais encore capable de voir chacun des poissons, mais l’arrière-plan près du soleil était tronqué (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mm f/4-6,3 à 24 mm, Nauticam WWL-C, double Flash Retra Pro, f/13,1/100s, 200 ISO). © Nicolas Rémy

Deuxièmement, le viseur est assez grand et j’ai choisi de réduire l’affichage (il existe une option pour cela), afin de pouvoir voir l’ensemble du cadre à distance, lorsque j’utilise le viseur angulaire Nauticam 40°/0,8 : 1. Il est possible de voir l’intégralité de l’affichage à travers ce viseur si vous collez votre masque de près, mais je préfère avoir un peu de marge.

Le viseur Nauticam 40°/0,8 :1 installé sur le boîtier NA-Z8 : J’ai essayé de filmer à travers la lunette arrière, mais il est souvent trop difficile de composer une photo en inclinant l’appareil photo vers le haut. Un viseur incliné résout ce problème et tire le meilleur parti du puissant viseur électronique du Z8. © Nicolas Rémy

Troisièmement, j’aime vraiment voir tous les paramètres de prise de vue importants sans quitter le viseur des yeux et sans avoir besoin d’appuyer sur aucun bouton. Ces informations sont disposées sur deux lignes, au-dessus et en dessous de l’image.

Quatrièmement, les aides visuelles à la mise au point facilitent grandement la mise au point manuelle (en super macro). La mise au point est évidemment configurable en termes de sensibilité et de couleur, et vous pouvez même « zoomer », en appuyant sur le bouton « + ». J’ai adoré l’indicateur de distance de mise au point, qui se déclenche lorsque vous l’effectuez manuellement. (J’ai installé la bague de mise au point Nauticam sur l’objectif Z 105 mm.) Cela m’a montré à quel point j’étais proche de la distance de mise au point minimale de 11,4 pouces (29 cm), donc je savais si j’avais maximisé mon grossissement et quand il était temps d’utiliser la bonnette Nauticam SMC-1 pour obtenir encore plus de grossissement. Encore une fois, il m’a également indiqué quand j’avais atteint le maximum de mon SMC-1.

Prise de vue en super macro de l’hippocampe pygmée de Sydney : la mise au point maximale et l’indicateur de distance de mise au point sont très utiles lorsque vous tentez des prises de vue super macro de petits sujets en mouvement (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 105 mm f/2.8, Nauticam SMC-1, double Flash Retra Pro, f/29, 1/200s, ISO 800). © Nicolas Rémy

Enfin, ma fonctionnalité préférée du viseur du Z8 est son mode DX, dans lequel vous pouvez choisir d’appliquer un recadrage APS-C intégré à l’appareil photo et de produire des fichiers 19MP, très proches des fichiers 20,9MP du vénérable D500. Dans ce mode, le Z8 utilise toujours la visée complète pour afficher le cadrage DX, rendant la composition aussi confortable que lors de la prise de vue en mode plein format (FX). J’ai assigné le commutateur DX/FX au bouton Fn2, facilement accessible via un levier sur le boîtier du Nauticam à l’aide de mon petit doigt gauche. Lors de la composition de photos, basculer entre les modes FX et DX me donnait vraiment l’impression de basculer entre un D850 et un D500 sous l’eau, selon ce qui convenait le mieux à mon sujet.

La seule fois où j’ai eu un problème de visée, c’était la nuit, lorsque j’utilisais une lumière rouge. Dans ces conditions, j’ai trouvé qu’elle procurait moins de contraste qu’un bon viseur optique.

Autofocus « accrocheur » qui ne perd presque jamais votre sujet

Dans l’ensemble, le système de mise au point automatique du Nikon Z8 est un régal à utiliser sous l’eau. C’est tout simplement l’un des meilleurs du marché. Il est plus facile à utiliser et produit plus de bonnes mises au point que les très appréciés D850 et D500. Ici, je parlerai de mes conclusions générales concernant l’autofocus, avec quelques observations spécifiques aux objectifs partagées dans la section Objectifs.

Le suivi fonctionne de manière impressionnante et colle généralement au sujet lorsque vous vous rapprochez, pendant que vous recomposez, pendant que le sujet nage, ou tout ce qui précède !

Sans aucun doute, mon mode préféré est AF-C 3D : vous placez le point AF sur le sujet choisi, appuyez sur le déclencheur et le Z8 suivra ledit sujet tout autour du cadre (rappelez-vous, couverture de 90 %). Le suivi fonctionne de manière impressionnante et colle généralement au sujet lorsque vous vous rapprochez, pendant que vous recomposez, pendant que le sujet nage, ou tout ce qui précède ! Cette « adhérence » est une victoire significative par rapport aux meilleurs reflex numériques Nikon, que la fonction de « détection d’animaux » entre en jeu ou non. À des fins de test, j’ai parfois sélectionné un morceau d’algue au hasard se balançant dans la houle et j’ai essayé de le recomposer, pour trouver le Z8 a continué à traquer les algues !

Plus impressionnant encore, cette performance a été maintenue même en faible lumière ambiante, comme par exemple lors de la prise de vue de poissons sous une jetée dans une visibilité inférieure à 4 m, sans lampe de mise au point. Pour les sujets vraiment imprévisibles, comme les poissons nageant de manière irrégulière dans l’eau, je suis passé en mode AF zone automatique et j’ai laissé le Z8 déterminer quel était le sujet. C’était plus productif que l’AF-C 3D, à condition que le poisson se démarque de son arrière-plan.

Entrons maintenant dans les détails, en comparant le Z8 avec le D850 et avec le Z9.

Nikon Z8 contre Nikon D850

Pour les poissons en déplacement et la macro, le Z8 a largement surpassé le D850, car il colle au sujet beaucoup plus longtemps en utilisant le suivi continu. Cela a permis une manière différente de prendre des photos, où je pouvais sélectionner mon sujet à distance (AF-C 3D), puis procéder à mon approche et éventuellement recomposer, en étant sûr que le sujet serait toujours accroché. Avec le D850 (et le D500), j’approchais d’abord puis sélectionnais mon point AF une fois que j’étais à la distance de travail prévue. La sélection de l’œil d’un sujet macro sous l’eau peut s’avérer délicate, et cette « ancienne » méthode de prise de vue entraînait des opportunités de photo manquées.

Hippocampe juvénile de White sur un récif artificiel : Avec une visibilité inférieure à 5 mètres, je pouvais sélectionner l’hippocampe à distance, puis m’approcher et le recomposer en même temps, pendant que le Z8 continuait à suivre son œil (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 105mm f/2.8, double Flash Retra Pro, f/5.6, 1/80s, ISO 100). © Nicolas Rémy

Le Z8 m’a permis de travailler plus rapidement que les reflex numériques Nikon, ce qui permet d’obtenir davantage de bonnes prises de vue, en particulier dans des conditions de lumière ambiante plus faibles. Je ne me souviens pas du tout avoir dû allumer ma lampe de mise au point, sauf lors de prises de vue avec la bonnette SMC-1 de Nauticam. La seule situation macro dans laquelle j’ai trouvé que le D850/D500 avait encore un avantage était la mise au point sous une lumière rouge (la nuit). Tout comme le Z9 (et très probablement les appareils photo sans miroir d’autres marques), le Z8 s’appuie sur ses photosites de capteurs bleu et vert (mais pas sur les rouges) pour la mise au point, ce qui le rend plus lent lorsqu’il est présenté avec une scène entièrement rouge.

Calamar rayé de nuit : avec des sujets très contrastés comme ce calamar, l’autofocus (AF-S) fonctionnait toujours sous ma lumière rouge, mais il était lent et je suis revenu à la lumière blanche dès que le calamar commençait à bouger (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 105 mm f/2.8, Flash Retra Pro, f/18, 1/200s, ISO 640). © Nicolas Rémy

Pour le grand angle, les D850 et D500 étaient déjà difficiles à critiquer, mais encore une fois, la couverture de 90 % du Z8 le rendait simplement moins susceptible de « perdre » le sujet par rapport aux seulement 21 % du D850. Cela dit, même si AF-C 3D et Auto-Area fonctionnaient tous deux très bien avec une bonne visibilité, lors de prises de vue grand angle avec une visibilité inférieure à 6 mètres j’ai remarqué que le Z8 se concentrait parfois sur les particules en suspension entre l’appareil photo et le sujet.

Avec le recul, le Z8 semble « trop réfléchir » à la scène, se verrouillant sur de minuscules particules que le D850 ou le D500 auraient ignorées, et cela pourrait probablement être corrigé via une mise à jour du firmware. Avec le Z9, Nikon a fait ses preuves en matière d’améliorations significatives de la mise au point automatique via des mises à jour du micrologiciel. J’ai donc partagé mes observations avec Nikon dans l’espoir que nous verrons ce problème résolu ultérieurement.

Enfin, si vous avez lu mon article sur l’utilisation du Nauticam Extended Macro Wide Lens (EMWL) convertisseur macro ultra grand-angle vous saurez que les Z8, Z9 et autres appareils photo Z souffrent actuellement de problèmes de mise au point arrière. Nauticam a travaillé sur ce problème et une solution est imminente ; Je testerai cela à l’avenir.

Antennaire strié : Pendant que j’attends la solution de mise au point arrière EMWL, je positionne mon collimateur AF légèrement devant l’œil, ce qui fonctionne assez bien pour m’obtenir une netteté critique là où j’en ai besoin. (Nikon Z8, Nauticam NA -Z8, Nikon Z 105mm f/2.8, Nauticam EMWL avec optique 160°, Flash Retra Pro, Retra LSD, f/18, 1/200s, ISO 320). © Nicolas Rémy

Nikon Z8 contre Nikon Z9

Le Z8 et le Z9 partagent apparemment le même capteur et le même processeur d’image, ce qui impliquerait qu’ils disposent du même système de mise au point automatique. J’avais l’impression que c’était principalement le cas, mais j’ai remarqué deux différences subtiles.

Premièrement, la fonction de détection d’animaux, que j’ai activée la plupart du temps, semblait reconnaître plus souvent la vie marine sur le Z9. Bien sûr, si vous lisez les manuels des Z8 et Z9, aucun des deux appareils n’est censé reconnaître les poissons : ils sont conçus pour les chiens, les chats et les oiseaux. Cependant, comme je l’explique dans mon examen détaillé du Z9, il se trouve que le Z9 captait parfois des poissons et des céphalopodes, et lorsque c’était le cas, cela m’évitait de devoir déplacer la mise au point sur le sujet. Ce comportement était imprévisible sur le Z9 : lors d’une plongée dans des conditions spécifiques, il reconnaissait le poisson-chèvre, et lors d’une autre, il ne le faisait pas, mais des eaux plus claires et une lumière ambiante plus brillante semblaient aider. Il m’a fallu quelques plongées pour en être sûr, mais le Z9 était nettement meilleur pour détecter la vie marine et capter automatiquement l’œil.

Alors que le Z9 était souvent capable de reconnaître les poissons-chèvres et de se concentrer automatiquement sur l’œil, cela se produisait rarement avec le Z8 (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mm f/4-6,3 à 50 mm, double Flash Retra Pro, f /6.3, 1/100s, ISO 100). © Nicolas Rémy

Deuxièmement, le suivi en mode AF-C 3D semblait un peu moins performant sur le Z8 que sur le Z9. Les deux appareils photo sont nettement meilleurs que les reflex numériques, mais si j’avais une échelle de comparaison de 0 à 10, le D850 étant de 5/10 et le Z9 de 10/10, j’évaluerais le Z8 à 9/10. Notez que j’ai configuré le Z8 et le Z9 au niveau 3 et en mode « Erratique » dans le menu a3 (Suivi MAP avec Lock-On), ce qui signifie que les deux appareils peuvent être paramétrer pour augmenter davantage l’efficacité de l’autofocus.

Le Z9 était capable de continuer à suivre l’œil d’un poisson-chèvre lorsqu’il se détournait, jusqu’à un angle de 120 degrés, mais le Z8 laissait tomber l’œil un peu plus tôt. Si le Z8 était encore plus efficace que le D850/D500, le Z9 avait un petit avantage (Nikon Z9, Nauticam NA-Z9, Nikon Z 105mm f/2.8, double Flash Retra Pro, f/11, 1/200s, ISO 200). © Nicolas Rémy

Un objectif pour chaque occasion

Objectifs macro

Les appareils photo hybride Nikon ont des options d’objectifs macro à focales courtes (Z 50 mm f/2,8) et longues (Z 105 mm f/2,8), mais l’élément avant du premier s’étend pendant la mise au point, ce qui le rend moins adapté à une utilisation derrière un hublot plat. Cependant, la plupart des caissons sous-marins, y compris le NA-Z8 de Nauticam, peuvent accueillir l’adaptateur FTZ/FTZ-II de Nikon, permettant d’utiliser l’objectif AF-S 60 mm à monture F sur un boîtier à monture Z comme le Z8. Lors de mes tests, j’ai utilisé à la fois les objectifs macro AF-S 60 mm et Z 105 mm.

Nikon Z 105mm Macro

Comme je l’ai écrit dans mon essai du Z9, j’adore l’objectif Z 105 mm. Il est plus net que son prédécesseur à monture F de 2006, tout en étant plus rapide et plus réactif, grâce à ses deux moteurs internes. Il fait également la mise au point un peu plus près que l’AF-S 105 mm f/2,8 (29 cm contre 31 cm), tout en offrant un grossissement de 1 : 1. La monture Z 105 mm se marie très bien avec le Z8, ce qui en fait une machine à portrait de poisson très performante.

Avec le Z8, l’objectif Z 105 mm a remplacé le fidèle AF-S 60 mm comme objectif de prédilection pour les portraits de poissons, comme ce gros plan d’un dragon de mer herbeux (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 105 mm f/2.8, double Flash Retra Pro, f/8, 1/200s, ISO 640). © Nicolas Rémy

Nikon AF-S 60mm Macro

L’objectif macro 60 mm à monture F occupe toujours une place importante dans mon équipement, car il offre le même grossissement 1 : 1 à une distance de travail réduite (19 cm). Il vous permet de vous rapprocher de sujets accessibles, ce qui réduit la rétrodiffusion et facilite la surveillance. À l’époque des reflex numériques, je choisissais l’AF-S 60 mm plutôt que l’AF-S 105 mm pour l’une de ces raisons : faible visibilité, sujets plus grands ou sujets en déplacement. La dernière raison était liée au fait que l’autofocus de l’AF-S 60 mm était plus rapide que l’AF-S 105 mm, mais maintenant que le Z8 fait si bien la mise au point avec le Z 105 mm, cette raison ne s’applique plus, et je me retrouve à utiliser cet objectif macro de plus en plus fréquemment.

Les plongeurs de Sydney étaient ravis de voir un poisson-bourse à pompons s’installer lors de l’une de nos plongées du bord. Compte tenu de la taille du poisson, le Z 105 mm m’a fait travailler un peu trop loin, je suis donc revenu le lendemain avec l’AF-S 60 mm. Sélectionnez l’œil à distance, suivez, approchez-vous, recomposez et photographiez : cela fonctionne très bien (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon AF-S 60 mm f/2.8, double Flash Retra Pro avec réflecteurs Retra, f/20, 1/160s, ISO 64).© Nicolas Rémy

J’aurais aimé avoir le temps de faire de la plongée en “black water” avec le Z8, mais au moins je me suis entretenu avec Fabien Michenet, l’un des meilleurs photographes en “black water”. Avec l’AF-S 60 mm, Fabien m’a dit qu’il trouvait que le suivi AF-C 3D fonctionnait très bien sur les sujets en “black water”, alors qu’il ne pouvait pas faire confiance à ce mode autofocus avec le D850, avec les 60 mm et devait s’appuyer sur l’AF à point central. Étant donné l’efficacité avec laquelle le Z8 s’associe à l’AF-S 60 mm et au Z 105 mm, j’ai hâte d’essayer les deux objectifs lorsque je ferai enfin quelques plongées en “black water”.

Objectifs grand angle

Lorsque je testais le Z9, le seul objectif grand angle avec lequel j’avais l’occasion de photographier était le zoom fisheye Nikon AF-S 8-15 mm, et je me retrouvais souvent à passer en mode DX lorsque les sujets étaient trop timides pour son angle de champ de 180 degrés. J’étais donc très heureux de pouvoir essayer un choix de zoom rectilinéaire avec le Z8, à savoir le Z 24-50 mm f/4-6,3, ainsi que le dôme Nauticam Wet Wide Lens (WWL-C).

Les requins-taureaux au large de Bass Point étaient trop timides pour un objectif fisheye, mais le WWL-C offrait juste le bon champ de vision (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mm f/4-6,3 à 35 mm, Nauticam WWL-C, double Flash Retra Pro, f/10, 1/100s, ISO 400). © Nicolas Rémy

Objectif Fisheye Nikon AF-S 8-15 mm

Le fisheye AF-S 8-15 mm est une valeur reconnue dans le monde sous-marin : des couleurs nettes, bonnes et utilisable derrière des dômes relativement petits (j’ai utilisé le dôme en verre Nauticam 140 mm). Comme prévu, il fonctionne à merveille avec l’adaptateur FTZ-II, mais je ne peux m’empêcher de penser que je porte inutilement deux objectifs en un : un fisheye de 15 mm et un fisheye de 8 mm, je préfèrerai avoir un fisheye léger et fixe de 15 mm pour la monture Z.

Nikon Z 24-50 mm et dôme Nauticam WWL-C

Parfois, un fisheye est tout simplement trop large, mais obtenir une bonne qualité d’image sur un zoom grand angle rectilinéaire plein format s’accompagne d’un important inconvénient en poids et en taille, à savoir la nécessité d’un dôme en verre de 2,8 kg de 9″ ou un dôme optique humide comme le WACP-1, pesant 3,9 kg ! Au moins, c’était le cas sur un reflex numérique… Mais il s’avère que le WWL-C de Nauticam, leur objectif grand angle humide le plus compact, qui ne pèse que 1 kg, fonctionne très bien avec le très abordable Nikon Z 24-50 mm f/4-6,3. De plus, toute la plage de l’objectif zoom est utilisable avec le WWL-C, offrant un champ de vision polyvalent de 81° à 130°. Cela couvre une partie exploitable de la plage de zoom du populaire Tokina 10-17 mm (180°-100°) et s’étend un peu plus loin, pour les sujets craintifs pour lesquels vous auriez dû ajouter un convertisseur Kenko 1,4x sur le Tokina.

J’ai trouvé le champ le plus large du dôme WWL-C (130°-100°) bien adapté aux dragons de mer, ce qui équivaudrait à l’extrémité la plus étroite de la plage du zoom Tokina 10-17 mm (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24 –50 mm f/4–6,3 à 28 mm, dôme Nauticam WWL-C, double flash Ikelite DS230, f/13,1/100s, ISO 320). © Nicolas Rémy
Quand j’ai vu ces deux dragons de mers commencer leur danse nuptiale, j’ai su que je devais leur laisser un peu d’intimité. En zoomant sur le WWL-C, je pouvais rester en retrait et remplir le cadre, avec seulement un recadrage minimal de 10 % nécessaire (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mmf/4-6,3 à 48 mm, Nauticam WWL -C, double Flash Retra Pro, f/11, 1/80s, ISO 200). © Nicolas Rémy

Lorsqu’un champ de vision encore plus étroit était nécessaire, je pouvais déclipser le WWL-C de l’avant de mon port plat (qui s’étend à peine du boîtier NA-Z8), l’attacher à l’un de mes bras stroboscopiques et photographier des sujets timides de taille moyenne ; le Z 24-50 mm fait la mise au point minimum jusqu’à 35 cm sur toute la plage du zoom.

Je plonge normalement à Shelly Beach avec un objectif fisheye, excluant le poisson-lézard coloré mais capricieux comme sujet potentiel. Cette fois cependant, j’ai pu démonter le WWL-C et zoomer à travers l’objectif Z 24-50 mm pour créer ce portrait non recadré (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mm f/4-6.3 à 50 mm, double Flash Retra Pro, f/11, 1/50s, ISO 200). © Nicolas Rémy
Lors de la même plongée, j’ai remonté le dôme WWL-C, effectué un zoom arrière et obtenu un champ de vision de 130 degrés, bien adapté à ce requin wobbegong de 3 m de long (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 24-50 mm f/4–6,3 à 50 mm, Nauticam WWL-C, double Flash Retra Pro, f/11, 1/80s, ISO 320). © Nicolas Rémy
Lorsqu’il n’est pas utilisé, je monte le dôme Nauticam WWL-C sur un support à baïonnette fixé à l’un de mes bras de flash. © Léna Rémy

Le dôme WWL-C est l’une des optiques corrigées pour l’eau de Nauticam, ce qui signifie qu’il a été conçu pour optimiser la qualité de l’image en présence d’eau, qui, comme nous le savons, diffuse la lumière, réduit les couleurs et la netteté. Selon Nauticam, le combo Z 24-50 mm/WWL-C offre des images plus nettes qu’un fisheye plein format et un dôme ! Je n’ai pas effectué de tests de comparaison rigoureux en piscine, mais j’ai photographié des requins de Port Jackson avec les deux configurations et j’ai trouvé les images WWL-C au moins aussi nettes que celles du zoom AF-S 8-15 mm avec un dôme de140 mm, aux mêmes ouvertures. Pour les prises de vue grand angle rapprochées, j’ai aimé utiliser le WWL-C à f/13-f/14, et j’étais heureux d’ouvrir jusqu’à f/8-f/11 pour des sujets plus éloignés.

À gauche : requin de Port Jackson avec le Z 24-50 mm et le Nauticam WWL-C à 130 degrés et f/13 (en haut) et avec le fisheye AF-S 8-15 mm à 180 degrés et f/14 (en bas). À droite : les agrandissements respectifs à 100 % montrent que le WWL-C est légèrement plus net. © Nicolas Rémy

J’ai pris pas mal de photos de ces requins (actuellement regroupés à Sydney) et j’ai découvert que les deux objectifs pouvaient résoudre à peu près la même quantité de détails sur la peau, avec un léger avantage pour le combo Z 24-50 mm/WWL-C. C’est formidable d’avoir ce choix entre un objectif rectilinéaire compact et un fisheye, sans compromettre la qualité de l’image.

Une expérience de prise de vue optimale avec le caisson Nauticam Z8

Comme pour tous les boîtiers Nauticam que j’ai utilisés jusqu’à présent (c’était le septième), l’ergonomie du NA-Z8 est excellente. Le « joystick » multi-sélecteur facilite le déplacement de la cible AF autour des 493 emplacements disponibles, et les ingénieurs de Nauticam ont réussi à disposer pas moins de huit leviers de commande autour des poignées du caisson. C’est un choix de conception efficace : l’alternative aurait été d’implémenter moins de leviers et plus de boutons, mais les boutons nécessitent souvent de retirer la main d’une poignée, ce qui équivaut à une perte d’efficacité. Le Z8 permet de prendre des photos plus rapidement qu’un reflex numérique, et le boîtier NA-Z8 maximise cet avantage.

Le « joystick » multi-sélecteur facilite le déplacement de la cible AF autour des 493 emplacements disponibles, et les ingénieurs de Nauticam ont réussi à disposer pas moins de huit leviers de commande autour des poignées du caisson.

Surtout, la conception du NA-Z8 est telle que vous pouvez changer de hublots et d’objectifs sans avoir à ouvrir l’arrière du boîtier. Cela s’applique aux objectifs à monture Z et à monture F, car il existe deux boutons de déverrouillage d’objectif distincts. De la même manière, vous pouvez échanger les piles sans avoir à retirer le hublot ou le dôme du caisson.

Le NA-Z8 dispose d’un total de huit leviers de commande disposés de manière ergonomique autour des poignées. © Nicolas Rémy
Merveille d’ingénierie : les nombreux engrenages et leviers impliqués dans le « déplacement » des commandes de la caméra vers le bout des doigts du plongeur. © Nicolas Rémy

Déclenchement du flash

Les boîtiers Nauticam sont livrés en standard avec un déclencheur de flash manuel alimenté par batterie, qui se branche sur la griffe de l’appareil photo et déclenche les flashs pris en charge via des connexions à fibre optique à partir de deux cloisons optiques. Ces déclencheurs de flash fonctionnent généralement parfaitement, mais j’ai remarqué un problème avec le déclencheur de flash fourni en standard avec le boîtier NA-Z8.

Cela a parfaitement fonctionné jusqu’à 1/160 s, y compris lors du déclenchement de flashs à 10 ips ou même 20 ips, mais à 1/200 s (la vitesse maximale de synchronisation du flash de l’appareil photo), j’ai parfois remarqué une bande sombre en haut de l’image, comme si la vitesse de synchronisation maximale de l’appareil avait été dépassée. Cela n’était perceptible qu’avec des flashs puissants utilisés aux puissances les plus élevées, tels que l’Ikelite DS230 et le flash Retra Pro que j’ai utilisés pour l’essai,
et sur des scènes éclairées uniquement par une lumière stroboscopique. Si vous photographiez principalement en grand angle avec de l’eau dans le haut du cadre, il est peu probable que vous remarquiez quoi que ce soit ; Je ne l’ai pas fait, malgré plus de 500 prises de vue grand angle au 1/200s avec le NA-Z9, qui semble avoir le même problème de déclenchement.

J’ai signalé le problème à Nauticam, qui étudie la question, mais pour le moment, si vous avez absolument besoin de 1/200s pour la macro, alors vous aurez besoin d’un déclencheur de flash plus sophistiqué que le Z8 “considère” comme un flash connecté. Une possibilité est le convertisseur Nauticam TTL pour Nikon , que j’ai utilisé pour la majeure partie de cet essai. J’ai constaté que l’utilisation du convertisseur TTL produisait des images correctement éclairées à la vitesse de synchronisation maximale de 1/200 s, mais il ne pouvait pas suivre complètement les rafales les plus rapides, manquant trois prises de vue sur 10 lors de la prise de vue à 10-20 ips. Nauticam travaille également à résoudre ce problème, via une mise à jour du firmware du convertisseur TTL.

Antennaire aux doigts rouges, pris avec le déclencheur de flash standard : une bande sombre apparaît en haut du cadre (Nikon Z8, Nauticam NA-Z8, Nikon Z 105mm f/2.8, double Flash Retra Pro, f/4, 1/200s, ISO 125). © Nicolas Rémy

Taille et poids

Voyons maintenant comment le NA-Z8 se situe par rapport aux autres caissons Nauticam de la même catégorie.

dimensions externespoids
largeur avec poignéeshauteurprofondeurboîtier seulboîtier + appareil + batteries
NA-Z9361 mm235 mm165mm3,76 kg5,10 kg
NA-Z8356 mm204 mm163mm3,40 kg4,31 kg
NA-D850360 mm195 mm135mm3,07 kg4,12 kg
NA-D810350 mm208 mm134mm2,96 kg3,84 kg
NA-D500357 mm188 mm134mm3,02 kg3,88 kg

Comme vous pouvez le constater, le Z8 dans le boîtier NA-Z8 pèse à peu près le même poids que le D850 dans le boîtier NA-D850 (seulement 190g de plus, appareil photo et batterie compris) et les dimensions externes sont à peu près les mêmes, à l’exception de la profondeur du boîtier, car le Z8 est plus profond de 28mm, pour faire de la place à l’adaptateur FTZ-II. Ce choix de conception signifie que vous pouvez continuer à utiliser les mêmes ports lorsque vous passez d’un reflex numérique Nikon à un appareil photo Nikon Z, mais cela rend les nouveaux boîtiers un peu plus encombrants. J’aurais préféré un boîtier plus fin, mais le NA-Z8 tient toujours dans le compartiment supérieur de mon Pelican 1637 Air Case, donc cela ne me dérange pas vraiment.

Pour ceux qui choisissent le Z9 ou le Z8, il faut savoir que le port du boîtier est plus proche du fond de la mer sur le boîtier NA-Z8, d’environ 3 cm. Cela ne fera une différence que lors de prises de vue très basses sur le sable.

Enfin, maintenant que les utilisateurs d’appareils sans miroir Nikon disposent d’une option grand-angle rectiligne légère – le combo Z 24-50mm/WWL-C – j’étais curieux de voir comment elle se comparait à un équivalent Sony de taille compacte – le combo FE 28-60mm/WWL-1B – qui est disponible depuis des années. Les boîtiers Nauticam à monture E sont plus petits que les boîtiers à monture Z (100 mm contre 120 mm de diamètre de port), mais le port Nikon est plus court et le WWL-C est plus petit que le WWL-1B. Alors, quel est le résultat final ?

Grâce au photographe de Sydney Zachary Hudson, qui m’a gentiment prêté son Sony A1 dans le boîtier Nauticam NA-A1, j’ai pu effectuer quelques mesures pour comparer les systèmes Nikon et Sony :

largeur avec poignéeshauteurprofondeur avec port platprofondeur avec port plat + lentille humide
NA-Z8 avec port plat 24-50mm + WWL-C361 mm204 mmApprox. 190 mmApprox. 270 mm
NA-A1 avec port plat 28-60mm + WWL-1B340 mm169 mmApprox. 180 mmApprox. 270 mm
Les boîtiers Sony A1 (à gauche) et Nikon Z8 (à droite) avec leurs hublots plats respectifs. © Nicolas Rémy
Le Sony A1 avec le dôme WWL-1B (à gauche) et le Nikon Z8 avec le dôme WWL-C (à droite). © Nicolas Rémy

Il est intéressant de noter que dans cette configuration grand angle polyvalente, le système Nikon Z8 est presque aussi compact que le système Sony A1 et ne pèse que 0,5 kg de plus, tous les composants étant ajoutés : une excellente nouvelle pour les photographes itinérants !

Dernières réflexions

Le Nikon Z8 est l’un des meilleurs appareils photo du marché, excellant dans presque tous les défis en prise de vue sous-marine que vous pourriez lui lancer.

J’aurais pu écrire cette déclaration à propos du D850 en 2017, mais au cours des six dernières années, la technologie de mise au point automatique a fait des progrès significatifs, tandis que les appareils photo sans miroir ont progressivement mûri, comblant l’écart en termes de qualité du viseur et d’autonomie de la batterie. Maintenant, les choses ont changé : l’expérience de visée électronique est si bonne qu’elle est devenue l’une des principales raisons d’une mise à niveau, avec la mise au point automatique et la facilité avec laquelle vous pouvez enregistrer des vidéos de qualité professionnelle.

Le Nikon Z8 est l’un des meilleurs appareils photo du marché, excellant dans presque tous les défis en prise de vue sous-marine que vous pourriez lui lancer.

Si vous aimez votre D500 et hésitez à abandonner le fisheye compact et polyvalent Tokina 10-17 mm, pensez au combo Z 24-50 mm/WWL-C, qui couvrira « l’extrémité grand angle à mise au point rapprochée » de la gamme Tokina. Et offrent une bien meilleure qualité d’image. Et si un fisheye est vraiment nécessaire, le Nikon 8-15 mm reste une excellente option. Dans tous les cas, vous pouvez transformer le Z8 en D500 en touchant un levier pour passer en mode DX.

De manière impressionnante, Nauticam a réussi à transformer huit des commandes du Nikon Z8 en leviers ergonomiques, situés à proximité des poignées de son caisson NA-Z8, vous offrant ainsi de nombreuses options pour vous approprier l’appareil photo. Dans l’ensemble, la paire Nikon Z8/Nauticam NA-Z8 vous permettra de créer des images plus rapidement et avec un taux de réussite plus élevé que les D850 et D500 ne le pourraient jamais, ainsi que d’ouvrir la porte à un enregistrement vidéo de qualité bien supérieure, si c’est quelque chose que vous souhaitez.

Alors, le Z8 est-il le meilleur appareil photo sous-marin Nikon du moment ? Eh bien, cela dépend : si la taille, le poids et le coût ne sont pas un problème, je suggérerais d’envisager le Nikon Z9, qui obtient un score un peu plus élevé en matière de suivi de mise au point automatique (la détection des animaux étant étonnamment utile pour la vie marine) et dure environ 2,5 fois plus longtemps. Mais, ce boîtier est une grosse et lourde bête ! La plupart des photographes sous-marins trouveront que le Nikon Z8 est le bon choix. Quoi qu’il en soit, que vous optiez pour un Z8 ou un Z9, vous constaterez qu’il s’agit du meilleur appareil photo Nikon que vous n’ayez jamais utilisé sous l’eau.

Le Nikon Z8 dans le boîtier Nauticam NA-Z8, prêt pour des plongées du bord encore plus impressionnantes au large des plages du nord de Sydney. © Nicolas Rémy

À propos de l’auteur

Nicolas Rémy est un photographe professionnel basé en Australie et fondateur du club et de l’école
de photographie sous-marine en ligne The Underwater Club. Ses images ont été largement publiées
dans les médias imprimés et numériques et ont remporté plus de 35 prix photographiques
internationaux.
Nicolas tient à remercier Nauticam pour avoir fourni son boîtier NA-Z8 pour le Nikon Z8 et divers
accessoires et Nikon Australie pour la fourniture des objectifs fisheye Z 105 mm f/2.8, Z 24-50 mm
f/4-6.3 et AF-S 8-15 mm utilisée dans cette revue.

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